Le 1er architecte prend ses fonctions en février 1978 sur le territoire des Pyrénées atlantiques… Un 2ème, un 3ème, un 4ème puis un 5ème architectes sont nommés quelques mois plus tard dans les Hautes – Pyrénées, la Dordogne, le Cantal, la Lozère. Ils commencent à inventent de nouveaux métiers pour les architectes – ou presque – dans les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement nées de la loi de 1977 sur l’architecture. Presque, parce que dès 1960 dans une directive ministérielle, il est question d’ « assistance architecturale ». Presque aussi parce que l’Etat instaure dans les années 1970 à titre expérimental la consultance architecturale qui préfigurera les CAUE. L’intervention se déplace pour être plus utile, de l’aval du dépôt de permis de construire, vers l’amont.
Aujourd’hui, en 2015, près de 600 architectes tissent la toile nationale du réseau des CAUE, aux côtés d’à peu près autant de professionnels paysagistes ou urbanistes ou énergéticiens ou communicants…
Et de vagues de décentralisation en recomposition territoriale, portés par les nouvelles exigences du développement durable, de la transition énergétique, et tournées vers des publics bénéficiaires de plus en plus variés, les professionnels et administrateurs des CAUE renouvèlent depuis presque 40 ans leur pratique, avec toujours la même vocation : l’intérêt public.
C’est ainsi que l’objectivité, l’indépendance est particulière et constitutive du geste professionnel CAUE :
– ses statuts types imposent en effet une gouvernance plurielle, qui rassemble de façon équilibrée les représentants des acteurs privés et publics du territoire départemental, sans tutelle d’un membre sur un autre ;
– le projet du CAUE est débattus et fixés par cette gouvernance ;
– le financement premier du CAUE est issu de la fiscalité de l’aménagement, en cohérence avec sa mission d’intérêt public.
Sensibiliser, conseiller, former en architecture, loin de la maîtrise d’oeuvre, au sein des plateformes d’expertises croisées de proximité que sont devenus les CAUE : à travers les CAUE, c’est un « plus » d’architecture qui va dans les territoires.
Sensibiliser, conseiller, former participent aussi directement à la réduction des dépenses publiques, de celles des ménages et au soutien de l’activité économique..
En conséquence, à l’heure où la crise économique est une préoccupation majeure de la société, et tant que l’architecture demeure d’intérêt public, l’égalité d’accès et la continuité d’une telle offre de services à la fois pédagogique, technique et culturelle, est nécessaire.
Loin de se départir d’aucune de leurs missions, les CAUE s’engagent à continuer à les exercer, avec des équipes professionnelles créatives, à la fois porteuses des enjeux nationaux et au plus près des territoires.
Fédération nationale des CAUE, groupe fédéral « Démocratisation de l’architecture »