Les architectes, avant d’être architectes, sont des citoyens attachés aux valeurs de la République : Liberté – Egalité – Fraternité. Ce sont des citoyens fiers de leur ville, en l’occurrence Bordeaux, fiers de la réussite incontestable de l’aménagement des quais et de la plus-value apportée par le tram dans la qualité urbaine de la Métropole Bordelaise.
Le mérite en revient au maître d’ouvrage qui a adopté une procédure et une démarche qui a permis de faire émerger un projet et une maîtrise d’œuvre.
Le maître d’ouvrage et le maître d’œuvre, partageant leur vision, ont réfléchi ensemble et appris de chacun poursuivant la mise au point du projet puis sa réalisation.
C’ETAIT un processus normal et courant encadré par la loi MOP et le CMP, qui malgré les imperfections (c’est humain), a fait ses preuves et donné d’excellents résultats.
Aujourd’hui, la Métropole Bordelaise est en chantier (Ginko, Bassins à flot, Brazza, Niel, la FAB, Euratlantique), les règles ont changées et les résultats aussi.
Il n’y a plus d’argent public, les marchés publics se raréfient.
Les nouvelles procédures mises en place par les collectivités initiatrices et porteuses des aménagements donnent la priorité aux financeurs, aménageurs, promoteurs. De fait, les marchés de maîtrise d’œuvre qui en découlent sont privés.
Le choix des architectes, de la maîtrise d’œuvre opérationnelle se fait ensuite à partir « d’une petite liste d’architectes ». Pourquoi petite ? quelle liste ?
Ensuite, les promoteurs « acceptent » d’auditionner ces quelques architectes pour faire leur choix en accord avec la collectivité et l’équipe du projet urbain « Nicolas Michelin -Youssef Tohmé – TVK, etc… »
Ces procédures se généralisent (cf. article du Moniteur sur la SEM OPPIDEA à Toulouse « Choisir les opérateurs en 6 semaines pour les zones à aménager »).
Nous nous éloignons de la procédure qui a prévalu pour l’aménagement des quais, les intermédiaires surgissent de toutes parts.
Il n’y a plus d’égalité des chances, les choix se font par cooptation.
Il faut ouvrir ces procédures, respirer et remettre l’homme au cœur de la cité. La remise en question concerne tous les acteurs, dont les architectes.
Nous rebondissons donc sur la proposition de Monsieur Alain Juppé – Maire de Bordeaux, Président de Bordeaux Métropole, d’ouvrir le débat pour l’avenir de l’architecture et d’aller plus loin dans cette réflexion et ces échanges.
Jacques Puissant, architecte