Aménager et dynamiser

- par Michèle Barbé, architecte, conseillère nationale de l'Ordre. L'architecture un investissement d'avenir

Les transitions urbaines, écologiques, démographiques, économiques, énergétiques… s’effectuent actuellement sous nos yeux. Elles séparent un siècle qui fonda sa vision du progrès sur l’exploitation sans limites des ressources matérielles et humaines d’un XXI siècle qui doit se demander de quel progrès la société a besoin.

L’économie monétaire domine le monde, la consommation est au centre de cette économie. Doit-on laisser les seuls enjeux financiers décider du monde de demain sans prendre en compte le contexte local ?

En effet, les rêves de consommation ne sont-ils pas insuffisants pour apporter à l’humanité sa nourriture sur le plan émotionnel, intellectuel et matériel ?
Nos rêves donnent un sens à notre existence, mais ceux-ci doivent être nourris aussi par l’intelligence de la répartition et non seulement par la seule consommation.

Comment élaborer de nouveaux modèles de développement qui répondent aux besoins des sociétés ?

Cette situation appelle à chercher dans chaque lieu où concevoir un projet : quel est la particularité de la rencontre entre une société et son contexte ?
Il ne s’agit pas d’explorer le repli mais de rencontrer ce qui est universel sans renier le spécifique, la différence.

Il appartient aux architectes de réfléchir sur l’avenir du monde habité face à ces transitions.

En architecture et en urbanisme, revendiquer une culture permet de refuser l’hégémonie des solutions techniques à la crise environnementale.

Il ne s’agit pas de refuser la technique, mais d’ assurer la part sociale des projets.
Une belle idée  n’est  réussie que si elle est partagée  par ceux qui la vivront.

Si l’architecture est porteuse d’intentions sociales et politiques, des approches uniquement techniciennes ne donnent pas de réponses satisfaisantes.

On peut interroger comment l’image architecturale et la fabrication des territoires participent à la dynamisation des situations locales.

La question qui se pose aux concepteurs de projets est : quel aménagement pour telle stratégie élaborée par une collectivité ?

Un projet nécessite de dire, de représenter ce qui n’existe pas encore, pour tenter de faire advenir un souhaitable en le situant dans l’espace, pour ensuite chercher à le concrétiser par des formes matérielles qui deviendront composantes du réel.

Le débat des « universités d’été » apportera des pistes à explorer sur ces différents projets…
Michèle Barbé, architecte, conseillère nationale de l’Ordre

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